Atelier d’icône

L’Atelier d’icône a commencé en 1999 dans le cadre de la paroisse St Grégoire et Ste Attale dans un esprit de vie paroissiale et d’approfondissement de la foi orthodoxe. Les rencontres de l’atelier se passent trois ou quatre fois par an animées par Natalie Treca qui est orthodoxe et française.

NatalieAyant une formation d’art plastique, d’art-thérapie et une formation d’artiste avec un certain goût pour la pédagogie, Natalie a rencontré l’Orthodoxie par une approche où « peindre et prier se vivent ensemble ».  Natalie a été formée par les iconographes orthodoxes russes Ludmilla Garrigou, dans le cadre de l’atelier St Jean Damascène et par Léonide Ouspensky à Paris. Et elle continue ce chemin depuis trente ans avec plus ou moins d’intensité.

Pour les débutants, Natalie propose un ou deux modèles qui semblent pour elle d’une bonne pédagogie. Si la personne a des idées assez précises, elle évalue un peu son niveau de capacité et elle la guide. Natalie explique qu’il est nécessaire que chaque élève fasse au moins une fois l’icône du Mandylion, de la Sainte Face, qui est une icône acheiropoïète, ce qui signifie en grec « non faite de main d’homme ». C’est le visage que le Christ a donné sur le voile pour la guérison du roi Abgar à Edesse.  C’est porté dans la tradition depuis 15 siècles. Ce n’est pas le voile de Véronique qui est connu en Occident comme un visage de souffrance. Là, c’est un visage d’icône, serein et les yeux ouverts.  Cette icône est la charnière entre le monde de l’Ancien Testament et l’incarnation du Christ qui ouvre le Nouveau Testament.  Ce qui fonde la légitimité de l’icône, la possibilité de la représentation du divin, c’est l’incarnation du Christ.

Selon la parole de St Basile  « l’icône rend présent celui qu’elle représente. » En peignant l’icône nous rendons présent le saint qui est représenté. La nature de cette présence, est liée au prototype, à la capacité de l’image d’être ressemblante à son modèle.  Le chemin de sainteté, c’est ça : ressembler à son modèle. C’est d’aller de l’image à la ressemblance et c’est le chemin chrétien simplement. L’iconographe fera non pas un portrait mais le visage du saint, c’est à dire de celui qui a atteint la ressemblance spirituelle. Et c’est pourquoi la Mère de Dieu est si souvent représentée, notamment chez les russes, parce que par sa vie et par l’habitation du Saint Esprit, Elle est devenue très ressemblante.

Pour participer à cet atelier, Natalie souligne l’importance de l’attitude évangélique, c’est-à-dire humble. Il faut approcher le visage de Christ avec humilité, patience et respect. Et si on est disposé à une obéissance, cela permet de faire quelque pas. La disposition de la vie spirituelle, Natalie ne peut pas le juger, mais elle souligne l’importance de la motivation.

Cet atelier ne cherche pas à être connu ou à attirer des gens. Il y a d’autres ateliers, et ils sont partout, il y a des publicités, ils se font connaître et donnent des stages. Ici, c’est un atelier pour les fidèles  qui ont une vie ecclésiale et paroissiale. Nous ne formons pas des iconographes, dit Natalie, nous formons des chrétiens plus avertis de leur foi.

Pour ne pas alourdir cette présentation donnons la parole à deux paroissiennes qui font partie de l’atelier : Solange Escleine et Christiane Durand. Et montrons les icônes qui se trouvent dans la paroisse et qui sont peintes par d’autres paroissiennes : Isabelle, Marlène, …

Ste Richarde

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Solange Escleine
« L’icône est une fenêtre ouverte sur l’invisible, c’est-à-dire sur le monde spirituel. Le fait de peindre une icône me donne beaucoup de soutien. L’icône à peindre s’impose toute seule. Mais il faut toujours faire des recherches pour savoir quelle était la vie du saint que nous sommes en train de peindre et le prier de nous soutenir », dit Solange.
Elle préfère travailler les jours où Natalie vient. Actuellement, elle travaille sur l’icône de la Vierge de Kazan. « Mes icônes les plus réussies sont peut-être celles de St Spiridon, St Basile et St Ludan. » Solange avoue que pour elle le plus difficile du travail c’est le dessin. Solange a donné à la paroisse l’icône de St Silouane.

« Cet atelier me donne de l’énergie face aux difficultés de la vie et aussi l’envie de continuer », dit Solange.

Christiane Durand
« Comment j’ai commencé dans notre atelier ? Natalie venait depuis deux années. J’ai eu envie d’y participer. Mais je ne savais pas du tout dessiner, je n’ai aucune notion artistique. Et j’ai craint en pensant « Je ne sais rien ». Ce n’est pas grave, ce n’est pas ce qui est le plus important. Ce qui est le plus important, c’est d’avoir envie de rencontrer les saints, de comprendre les fêtes. J’ai acheté un livre d’icônes et j’ai commencé. J’ai regardé les différentes icônes et j’ai eu envie de peindre une sainte qui m’a interpellée. : Ste Marine la Déguisée. Cette sainte du 5ème siècle a une histoire très particulière. Au fur et à mesure que l’on avance dans l’icône, on prend connaissance de la personne que l’on représente. On apprend à la prier et on comprend  pourquoi elle vous a appelé.  Cette icône est toujours chez moi, mais à vrai dire c’est Natalie qui a presque tout fait.  Avant de commencer, il est nécessaire de se renseigner sur sa vie, ce qu’il a fait, ses miracles et même comment ce saint est vénéré actuellement. S’il s’agit d’une fête, son sens et ses tropaires. »

Christiane a fait quelques icônes pour la paroisse, « toujours avec l’aide de Natalie », précise-t-elle. « Il y a un certain temps que j’ai envie de peindre toutes sortes d’icônes de la Vierge. J’ai fait une Vierge du Signe, une Vierge de Kazan, une Vierge de Chersonèse. J’ai un livre sur les icônes mariales russes. J’y vois où elles sont apparues, les prières à différentes icônes, quelle est leur action selon l’icône.   

Je garde les icônes très peu pour moi-même. Je les fais pour les personnes de ma famille, ma petite fille. Notre atelier entreprend une icône de sainte Barbe, pour remercier la clinique Sainte-Barbe qui accueille nos stages.

St AmandUne fois l’icône terminée, il faut un certain temps pour se détacher d’elle.  Finie elle ne m’appartient plus.  Elle fait sa vie. C’est pourquoi dès le commencement,  il est mieux de connaître sa destination. Savoir pour qui, pour quoi. Il faut se détacher pour que l’icône puisse vivre et aussi être bénie, pour qu’elle soit libre des pensées de celui qui l’a peinte.

L’atelier d’icônes permet d’avoir une  certaine régularité de travail. Natalie nous donne les conseils et elle voit ce qui ne va pas, tant dans l’harmonie des formes que dans les vérités de la foi. Il est très important de suivre la tradition et de ne pas mettre de fantaisie personnelle dans l’icône. L’icône est une image d’une vérité théologique. Elle développe le sens de la contemplation de l’Image. »

 

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